jeudi 21 janvier 2010

The terror of the tongs / last part


( lire en français)
Shooting had already started for a few days when I filmed my first scenes.
I was not in unknown territory, meeting again many members of the BRIDES OF DRACULA team.
Hammer was a big family, as goes the old saying. It was true enough, since they kept, film after film, a large part of the techniciens who had made it successful. You don't change a winning team (1).

If Anthony Bushell was a new director for the firm, he was not unknown in british cinema circles. He had led an important acting career within Laurence Olivier's repertory company.
He had also appeared in the television series QUATERMASS AND THE PIT, which Hammer would later adapt as a feature film (2).

Bushell encouraged his actors to be creative and propose ideas to enhance their part during rehearsals. Like we did for BRIDES OF DRACULA, we rehearsed a lot on the sets (in the mood) and shot very few takes. The key word was economy.

Bushell was very careful when directing group scenes. There were a lot to deal with in this film.

Although we shared billings, I had no scene against Christopher Lee. I saw him at breakfast time, during breaks. He was very concentrated on his part and we had very few occasions to talk. I remember hiding like a little mouse on the set where he was shooting his final scenes, just to watch him play. He was in his palace, surrounded by his minions. He knew how to use his make-up and commanding voice to offer a disturbing performance. I found him very impressive.



We had an opportunity to meet again, many years later, during an adventure film festival in Paris (3). I still remember that meeting very fondly. Christopher told me that THE TERROR OF THE TONGS was "a very happy film". He also mentioned BRIDES OF DRACULA, which he had seen. An occasion for us to merrily recall the memory of dear Peter (Cushing).

I shared all my scenes with the irish actor Geoffrey Toone, who played captain Jackson. He proved quite a pleasant partner. Between takes, he had a very paternal attitude towards me. A frequent traveller himself, he liked me to speak about France and my life in Rome. He attended a party at the London French Institute on the occasion of the publishing of Wayne Kinsey's book: HAMMER FILMS THE BRAY STUDIOS YEARS in 2002. He greeted me warmly, declaring : "You are forever my little Lee !"



Like in all Hammer classics, set decoration was tremendously important. Bernard Robinson (4) and his team had built, on the banks of the Thames, a very impressive Hong-Kong dock.
Part of the perspective was then added through matte-painting during shooting.


It is in that set that Lee, my character, met her tragic end. I received in the back a hatchet meant to kill the captain. My death triggered a fight between the sect and the forces of the resistance. We shot it during two consecutive nights. Two nights during which I lied with my eyes closed on the dock while I heard extras fighting around me. They did it with so much energy that I had one fear in mind : that someone would walk on my head ! I wasn't the only one to think about that. I still hear Bushell shout : "Be careful ! Don't hurt my girl ! Don't hurt my girl !" His kindness was as personal as it was professional. I still had a few scenes to shoot !

When THE TERROR OF THE TONGS was released in Italy, I promoted it in Rome and Ravello, where I lived. I gave a televised interview in a movie theater. A few months earlier, I had the honor to be awarded the Argento Torre Eiffel, a distinction given to a french actress for her career on the peninsula. That's an another story.




(1) Jack Asher, the brilliant director of photography of BRIDES OF DRACULA was replaced by Arthur Grant.
(2) In the "genre" we are interested in, Anthony Bushell also shared credits with Boris Karloff in the english classic THE GHOUL (1933).
(3) Festival Jules Verne aventure in 2006.
(4) Also known for his ingenuity recycling sets of previous pictures. In captain Jackson's appartments, you may find some elements of Marianne Danielle's room (BRIDES OF DRACULA).



L'empreinte du Dragon rouge / dernière partie


( read in english )
Le tournage avait débuté depuis quelques jours lorsque je fis mes premières prises.
Je n'étais pas en terrain étranger, je retrouvais une bonne partie de l'équipe de BRIDES OF DRACULA. La Hammer était une grande famille, l'expression n'était pas galvaudée, puisqu'elle conservait, film après film, une grande partie des techniciens qui avait fait son succès. On ne change pas une équipe qui gagne (1).

Si Anthony Bushell était un nouveau réalisateur de la compagnie, il n'était pas un inconnu dans le milieu du cinéma anglais. Il avait derrière lui une importante carrière d'acteur au sein de la troupe de Laurence Olivier. Le grand public l'avait vu aussi dans le feuilleton télévisée QUATERMASS AND THE PIT dont la Hammer tirera par la suite une adaptation cinématographique.(2)

Bushell encourageait les acteurs à être créatifs et proposer des idées pour enrichir leur rôle pendant les répétitions. Comme pour BRIDES OF DRACULA, nous répétions beaucoup sur les plateaux ( in the mood) et faisions très peu de prises. La règle était à l'économie.
Bushell dirigeait avec beaucoup de méticulosité les scènes de groupes. Il y en avait beaucoup à gérer sur ce film.


Bien que nous partagions l'affiche, je n'avais rien à jouer avec Christopher Lee. Je le voyais durant les petits déjeuners entre les pauses.
Il était très concentré sur son rôle. Nous eûmes peu d'occasion de discuter.
Je me souviens m'être faufilée comme une petite souris sur le plateau où il tournait ses dernières scènes pour le regarder jouer.
Il était dans son palais, entouré de ses sbires. Il savait jouer de son maquillage et de sa voix pour donner une composition inquiétante de son personnage. Je le trouvais très impressionnant.




Nous eûmes l'occasion de nous revoir, bien des années après, lors d'un festival du film d'aventures à Paris (3). Cette rencontre reste un très bon souvenir. Christopher me dit que THE TERROR OF THE TONGS était " a very happy film". Il me parla aussi de BRIDES OF DRACULA qu'il avait vu. L'occasion pour nous d'évoquer avec plaisir la mémoire de ce cher Peter ( Cushing).

Je partageais toutes mes scènes avec l'acteur irlandais Geoffrey Toone qui jouait le capitaine Jackson. Il fut un partenaire très agréable. Il avait, en dehors des prises, une attitude très paternelle avec moi. Ayant aussi beaucoup voyagé, il aimait que je lui parle de la France et de ma vie à Rome.

Il était présent au French Institute de Londres lors de la sortie du livre de Wayne Kinsey : HAMMER FILMS THE BRAY STUDIOS YEARS en 2002. Il m'accueillit chaleureusement en déclarant: " Vous êtes toujours ma petite Lee !"




Comme dans les grands classiques de la Hammer, le décor avait une importance prépondérante. Bernard Robinson (4) et son équipe avaient reconstitué sur le bord de la Tamise un quai de Hong Kong très impressionnant. Une partie de la perspective était ensuite ajoutée en matte- painting à la prise de vue.


C'est dans ce décor qu'avait lieu la fin tragique de Lee mon personnage. Je recevais le coup fatal d'une hachette destinée au Capitaine. Ma mort déclenchait alors un combat entre la secte et les groupes résistants. Nous mîmes deux nuits à tourner cette scène. Deux nuits pendant lesquelles je restai couchée les yeux fermés sur le quai tandis que j'entendais les figurants se battre autour de moi. Vu l'ardeur qu'ils y mettaient, je n'avais qu'une crainte : qu'ils me marchent sur la tête ! Je n'étais pas la seule à y penser. J'entends encore Bushell crier : Attention ! Ne me l'abimez pas ! Ne me l'abimez pas !" Une préoccupation toute aussi bienveillante que professionnelle. C'est qu'il me restait encore quelques scènes à tourner !

Lorsque THE TERROR OF THE TONGS sortit en Italie, j'en fis la promotion à Rome et à Ravello ou je vivais. Je donnai une interview télévisée dans le cadre d'une salle de cinéma.

Quelques mois auparavant, j'avais eu l'honneur de recevoir la Argento Torre Eiffel, une distinction qui récompense une actrice française pour sa carrière artistique sur la péninsule. Je vous en reparlerai. Promis !





(1) Jack Asher le brillant chef opérateur de BRIDES OF DRACULA a été remplacé par Arthur Grant.

(2) Dans le genre qui nous interesse, Anthony Bushell a aussi partagé l'affiche avec Boris Karloff dans le classique anglais THE GHOUL (1933).

(3) Festival Jules Verne aventure en 2006.

(4) Connu aussi pour son ingéniosité à réutiliser les décors des films précédents. On retrouve dans les appartements du capitaine Jackson des éléments de la chambre de Marianne Danielle ( BRIDES OF DRACULA).


Membres