mercredi 31 décembre 2008

Happy new year !



I wish to Ron, Juliette, Vincent, Jessica, Michael, John, Forschung, Anthony, Loke and all my other readers happy holidays and a great new year. Thank you for your mail and your comments. We’ll meet again in 2009 !

Je souhaite à Ron, Juliette ,Vincent, Jessica, Michael, John, Forschung, Anthony, Loke ainsi qu’à tous mes autres lecteurs de très bonnes fêtes de fin d’année. Merci pour vos courriers et vos commentaires. Rendez-vous pris pour 2009 !

Photography : Oackley Court in the winter, a favorite set of Hammer film.


mardi 30 décembre 2008

Circus of horrors 1/2


( lire la version française )

Although it does not really include fantastic elements, I consider CIRCUS OF HORRORS as my first film of this kind.
All the required ingredients are there. A baroque and flamboyant setting, troubled and dangerous characters, a threatening atmosphere and, last but not least, spectacular and horrific scenes. CIRCUS OF HORRORS was my entrance on the great circus ring of English fantasy cinema.







I always loved the circus world. I did not hesitate for one second before accepting this opportunity to share the life of travelling artists by playing the part of Nicole, adoptive daughter to the fiendish Dr Rossiter, played by Anton Diffring.


During the very first production meeting, I was introduced to director Sydney Hayers (1). He chose me for the only positive feminine part of that dark story. Hayers knew what he wanted. He was a talented and efficient man, although a little aloof. I would later regret that our professional relation was not as rich as it could have been as shooting progressed. I’ll come back to that.


SYNOPSIS



Condemned in London by his medical peers, Dr Rossiter (Anton Diffring) pursues his plastic surgery activities in France, behind the façade of a circus, becoming its director after throwing the previous owner (Donald Pleasence) into the claws of a ferocious bear of the menagerie. Helped by two accomplices, he operates on disfigured women he saved from the gutter, in order to transform them into circus artists. When they try to free themselves from his domination, he kills them, making the murders appear as accidents in the circus ring. The dreadful reputation of the circus intrigues the police forces. Unmasked by inspector Ames ( Conrad Phillips ), Rossiter tries to escape. He his himself disfigured by a gorilla and succumbs under the wheels of a car driven by a previous patient, a disfigured woman prone on revenge…


Right to the left: Anton Diffring, Jane Hylton and me


CIRCUS OF HORRORS succeeds in part because some scenes of the film were shot in an actual circus. It was the Billy Smart Circus, in Clapham Common, a greater London area with, at the time, quite a bad reputation. That quest for realism led to a remarkable account of the atmosphere of the fairground world of the sixties.


The film crew was staying within the circus grounds.
As for me, I slept in a caravan, close to an Italian trapeze girl artist and Russian clowns. The make-up cabin had been set up near the menagerie, which led to funny situations. For my circus acts, I wore a splendid set of feathers, that the monkeys always tried to catch when I had to pass along their cages on my way out.
When I was not shooting, I was rehearsing my horse riding act, like any other artist of the Billy Smart Circus.

The fine technical team of Hayers (2) was shooting the evening performances in order to include them within the story. Although all security measures were, of course, taken, it was not always possible to predict how the animals would behave. One night, I almost got trampled by an elephant as I was entering the ring. But I never had any apprehension afterwards. I even posed on top of one of these pachyderms for set stills.

That year, winter was precocious and very harsh. Soon, it was so cold that the shooting crew had to plan for a hotel arrangement. In spite of our good spirits, we were not hard, seasoned travelling artists, capable of adjusting to any circumstance.
Therefore, every evening, I was leaving the popular surroundings of Clapham Common to go back to my hotel, in the more luxurious Grosvenor Square. My dear mother was sometimes accompanying me to the set, or we met again at the hotel. She was my secretary and my precious confident during that British stay.

We then spent the last week at Beaconsfield studios for continuity shots (interiors of tents and caravans, and attraction barracks).

Generally speaking, I have very good memories of my fellow actors. I particularly remember Diffring and Conrad Phillips.
Sometimes, professional acting relationships mimic those of the characters they play. Such was the case with Diffring, as charming and protective to me as Dr Rossiter was in the movie. It also happened with Erika Remberg, but this time I regretted it, because she was playing the circus artist who could not stand feminine rivalry… in the ring or real life !





Next : CIRCUS OF HORRORS last part

(1) Better known in France for directing several episodes of THE AVANGERS, Hayers directed a second fantasy film, this time about witchcraft : NIGHT OF THE EAGLE.
(2) The great cameraman of Losey, Polanski et Spielberg, Douglas Slocombe was our director of photography.

Le cirque des horreurs 1/2


( read the english version )

Bien qu'il ne comporte pas d'éléments fantastiques a priori, je considère CIRCUS OF HORRORS comme mon premier film du genre. Tous les ingrédients sont là. Un univers baroque et flamboyant, des personnages troubles, dangereux, une atmosphère menaçante et, en point d'orgue, des scènes spectaculaires et horrifiques. CIRCUS OF HORRORS m’a conduite sous le grand chapiteau du cinéma fantastique britannique.



J'ai toujours aimé le monde du cirque. Je n'ai pas hésité une seconde à accepter l'opportunité qui m'était faite de partager la vie des gens du voyage en jouant le rôle de Nicole, la fille adoptive du diabolique Dr Rossiter interprété par Anton Diffring.
Dès la première réunion de production, on me présenta au metteur en scène Sydney Hayers(1). Il m’avait choisi pour le seul rôle féminin positif de toute cette sombre histoire. Hayers savait ce qu’il voulait. C’était un homme talentueux et efficace mais un peu distant. Je regretterais par la suite que nos rapports professionnels n’aient pas été aussi enrichissants au fur à mesure que le tournage avançait. J’y reviendrai.


SYNOPSIS
Condamné à Londres par l’ordre des médecins, le Dr Rossiter ( Anton Diffring) poursuit ses opérations de chirurgie esthétique en France derrière la façade d’un cirque dont il devient le directeur après avoir livré l’ancien propriétaire ( Donald Pleasence) aux griffes d’un ours de la ménagerie. Secondé par deux acolytes, il opère des femmes défigurées qu’il sauve des bas-fonds pour les transformer en artistes de cirque. Lorsque celles-ci veulent s’affranchir de sa coupe, il les tue en arrangeant leur meurtre en accident sur la piste. La réputation maudite du cirque attire la police. Démasqué par l’inspecteur Ames ( Conrad Phillips ), Rossiter prend la fuite. Il est défiguré à son tour par un gorille et périt sous les roues de la voiture d’une ancienne patiente qui veut se faire justice…




De droite à gauche : Anton Diffring, Jane Hylton et moi


L'une des grandes réussites de CIRCUS OF HORRORS tient à ce que la production tourna une partie du film dans les coulisses d'un vrai cirque. Il s'agissait en l'occurrence du Billy Smart Circus situé à Clapham Common, une partie de la banlieue londonienne assez mal famée à l'époque. Ce souci de réalisme permit de restituer remarquablement l'ambiance du monde forain des années soixante.

L'équipe du film était logée dans le cirque. Quant à moi, je couchais dans une roulotte à côté de celle d’une trapéziste italienne et de clowns russes. La cabine de maquillage avait été installée près de la ménagerie, ce qui ne manquait pas d’être pittoresque. Pour mes numéros, je portais une superbe parure de plumes que les singes s'évertuaient à attraper lorsque je devais passer près des cages pour sortir. Quand je ne tournais pas, je répétais mes numéros d'écuyère comme n'importe quel autre artiste du Billy Smart Circus.

La fine équipe technique de Hayers (2) faisait des prises de vue des représentations du soir pour les inclure à l'intrigue. Bien que toutes les conditions de sécurité furent prises, il n'était pas toujours possible de prévoir comment les animaux se comporteraient. Un soir, je faillis être renversée par un éléphant lors d'une entrée en piste. J'en n'en conçus aucune appréhension par la suite puisque je posais sur l'un de ces pachydermes pour des photos de plateaux.

L’hiver de cette année-là s’annonça précoce et rigoureux. Bientôt le froid mordant conduisit l'équipe de tournage à prévoir un hébergement à l'hôtel. Malgré notre bonne volonté, nous n'avions pas le cuir épais des forains, capables de s'adapter en toutes circonstances.

Ainsi, chaque soir, je quittais la banlieue populaire de Clapham Common pour rejoindre mon hôtel dans les quartiers huppés de Grosvenor Square. Ma chère mère m’accompagnait parfois sur les plateaux, ou bien je la retrouvais à l’hôtel. Elle était ma secrétaire et ma précieuse confidente durant ce séjour britannique. Nous tournâmes la dernière semaine des raccords aux studios de Beaconsfield (les plans intérieurs des tentes et des roulottes, ainsi que les baraques d’attraction).

D’une manière générale, je garde un bon souvenir de mes partenaires. Je me souviens tout particulièrement d’Anton Diffring et Conrad Phillips.


Il arrive parfois que les relations entre les acteurs se confondent avec celles des personnages qu’ils interprètent. Ce fut le cas avec Diffring, aussi charmant et protecteur avec moi que l’était le Dr Rossiter. Je le vérifiai aussi avec Erika Remberg, non sans le déplorer car elle jouait l’artiste du cirque qui ne supportait aucune rivalité féminine … sur la piste comme dans les coulisses !

A suivre : CIRCUS OF HORRORS dernière partie


(1) Plus connu du public français pour ses réalisations de la série CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR, Hayers a œuvré une seconde fois pour le fantastique avec un film sur la sorcellerie : NIGHT OF THE EAGLE connu aussi sous le titre BURN,WITCH, BURN.

(2) Douglas Slocombe le grand chef- opérateur de Losey, Polanski et Spielberg, assura la photographie du film.

jeudi 18 décembre 2008

The demon barber of Tim Burton

( lire la version française )


As far as I can remember, I’ve always loved fantasy.
That taste probably comes from my childhood, and the russian tales that my mother read to me, with their wonderful epic happenings and their terrifying creatures, such as the Baba-Yaga. They fired up my imagination.

As a teenager, I read Poe and Maupassant’s fantastic tales. These great authors very often had a mysterious, chilling and macabre universe, but their inborn sense of atmosphere and the excellence of their respective styles always managed to make a strange beauty bloom from dark grounds. In a way, I again found this balance between esthetics and horror in the Hammer productions.

At the end of the sixties, american horror movies, which replaced gothic films, seemed to me incredibly effective, but it had lost the poetic dimension of the great classics. I remember seeing George A. Romero’s
« Night of the Living Dead » with my friend, director Pierre Gaspard-Huit. I was terrified. Its reputation as a cult movie was well deserved. As a moviegoer, I was satisfied, but as an actress, I would not have enjoyed playing in such a film ! It was lacking that dimension that made Hammer films look like adult fairy tales. This is why I’m always happy to discover a new Tim Burton movie.






I have seen SWEENEY TODD last week, an adaptation from a Broadway musical.

Back from prison, where he was unjustly sent,Todd, like the Count of Monte-Cristo, has only one idea in his mind, to get vengeance from the notables who destroyed his life. He establishes as a barber again, and cuts his enemies’ throats, after luring them to his shop. Blinded by revenge, Todd will finally perish in the same way as his victims.

The story is horrific but casting (lead by Johnny Depp et Helena Bonham-Carter ) is perfect. The mix of songs and dialogs served by the very inspired direction of Tim Burton make this « grand guignol » drama a flamboyant blood opera.

If the film seems to borrow references from Universal’s horror classics, it paints a very pessimistic portrait of the victorian society, which decidedly reminds me of the atmosphere of most Terry Fisher (1) films.

Tim Burton is assuredly one of the rare directors who could make me want to act again. His love of the gothic genre and his respect for the golden age of fantasy movies touches me deeply.

next : Circus of horrors



(1) Terence Fisher

Le barbier sanglant de Tim Burton

( read the english version )

Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé le fantastique.
Ce goût me vient sans doute de l’enfance, des contes russes que me lisait ma mère avec leurs épopées merveilleuses et ces créatures terrifiantes comme la Baba-Yaga . Ils enflammaient mon imagination.

Adolescente, j’ai lu Poe et les contes fantastiques de Maupassant. L’univers de ces grands auteurs était mystérieux, sombre , inquiétant, macabre très souvent mais leur sens inné de l’atmosphère et l’excellence de leurs styles respectifs parvenaient toujours à faire jaillir une étrange beauté de la noirceur. D’une certaine manière c’est cet équilibre entre l’esthétique et l’épouvante que j’ai retrouvé dans les productions Hammer.

A la fin des années 60, le cinéma d’horreur américain qui supplanta les films gothiques m’apparut d’une efficacité redoutable mais il avait perdu la dimension poétique des grands classiques.
Je me souviens être allée voir LA NUITS DES MORTS VIVANTS de George A. Romero avec mon ami le réalisateur Pierre Gaspard- Huit. J’étais terrifiée .
Sa réputation de film-culte n’était pas usurpée . En tant que spectatrice, j’en avais pour mon argent mais en tant qu’actrice je n’aurais pas aimé jouer dans un film pareil ! Il me manquait cette dimension qui donnait aux films Hammer des allures de contes pour adultes.
C’est la raison pour laquelle je suis toujours ravie de découvrir un nouveau film de Tim Burton.





J’ai vu SWEENEY TODD la semaine dernière , une adaptation d’un « musical » de Broadway.


De retour du bagne où il a été jeté injustement, Todd comme le Comte de Monte-Cristo n’a qu’une seule idée en tête , se venger des notables qui ont ruiné sa vie. Il reprend son métier de barbier et finit par égorger ses ennemis jurés en les attirants dans son échoppe. Aveuglé par la vengeance, Todd périra de la même façon que ses victimes.


L’histoire est terrible mais le casting impeccable
( Johnny Depp et Helena Bonham-Carter en tête ) et ce savant alliage entre les chansons et les dialogues servi par la mise en scène très inspirée de Tim Burton font de ce drame « grand-guignol » un opéra sanglant flamboyant.
Si le film semble emprunter ses références du côté des classiques du fantastique de la Universal, il dresse un tableau très pessimiste de la société victorienne qui n’est pas sans me rappeler celui qui se dégage de la plupart des films de Terry Fisher (1).

Tim Burton est assurément l’un des seuls metteurs en scène qui me donneraient envie de jouer à nouveau.
Son attachement au genre gothique et le respect qu’il a vis-à-vis de l’âge d’or du cinéma fantastique me touchent profondément.

à suivre : Le cirque des horreurs

(1) Terence Fisher

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